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 Ã  propos 

L’Art Léon d’un fauve!

 

Comme chez les fauves, les couleurs d’Art Léon se substituent à la composition et l’organisent. Tantôt soutenues, tantôt indolentes et pleines de retenue, elles nous apparaissent par plages ou par lignes, çà et là, sporadiques ou dans la récurrence et l’alternance, créant avant tout le rythme et la structure de ses photographies. Les strates chamarrées ouvrent sur la profondeur et les plans successifs de la scène représentée. Dans cet imbroglio où la hardiesse des teintes accumulées prévaut sur l’ensemble, le dessin linéaire du contour d’un personnage excentré ou les aplats d’une forme identifiable deviennent alors le foyer enveloppant, mais spectral du cliché originel qui nous retient.

 

Art Léon – hétéronyme qui le distingue  de son métier de graphiste sans toutefois l’en éloigner –, se sert à juste titre d’une grappe de logiciels pour soumettre ses photos aux avatars qui en découlent. Par conséquent, la technologie revêt la fonction de conducteur, tout comme l’eau qui, elle, modifie et altère l’intensité des teintes d’une aquarelle. Avec ses touches de clavier, il façonne, calque, contrarie et colorise ses planches au gré des vertigos comme « on insuffle la vie à une œuvre », son credo. C’est Wlaminck, Matisse, Derain et consorts au pays des Cybers. Ainsi il brusque, porte et hausse d’un ton l’outil numérique (il est un fauve-graphiste !), afin que celui-ci devienne une forme d’expression véritablement autonome.

 

Après avoir participé au Rouen National Art (2018 et 2020), contribué au Salon de la Photo de Paris (2019), il présente aujourd’hui ses subligraphies et digigraphies – qui sont des supports –, nées pour la plupart de ses balades urbaines dont il puise la verticalité et les courbes. Il s’en nourrit, accumule et assemble. En effet, il se départit rarement de son iPhone depuis lequel il déclenche en mode silencieux la focale 23 : le grand angle s’impose dans nos villes. Big Apple qui semblerait avoir reculé ses frontières pour les besoins de la pose est sa marque de fabrique !

 

                                                                Yann Caudal.

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